Kret

Originaire de la banlieue sud de Toulouse, Kret, alias Nicolas Brossier est un
artiste plasticien vivant  concentrant sa pratique autour de la notion de résidus. 

Il découvre très jeune la bombe de peinture et s’imprègne de l’énergie du graffiti. D’abord passionné par le dessin et les lettres, il s’oriente naturellement vers l’écriture urbaine et les explorations nocturnes, guidé par son frère et ses amis. Ces premières années forgent son rapport à la ville, à ses marges et à la liberté de création qu’offre le graffiti.

Avec le temps, Kret développe une démarche plus introspective qu’il nomme «la part d’ombre». Il s’attache à révéler ce qui, dans la pratique du graffiti, reste invisible : les outils, les résidus, les poussiéres, les matières. Bombes usées, pots de peinture, fragments d’atelier deviennent les témoins d’une mémoire matérielle. L’artiste opère comme un chirurgien, disséquant les objets du graffiti pour en exposer l’intérieur, les traces et les cicatrices laissées par le geste.

Intégrées dans leur absoluité, ou partie de compositions plus complexes, les oeuvres de Nicolas Brossier se déclinent de manière sérielle, suivant une intuition et un désir plastique de dialogue et d’exploration des possibilités offertes par la matière même.

Entre atelier et rue, Kret établit un dialogue entre le visible et le caché, entre la brutalité de la création urbaine et la rigueur d’une observation presque scientifique. Son travail témoigne d’un attachement profond à l’histoire du graffiti et à ceux qui le pratiquent, tout en ouvrant une réflexion sur la matérialité, le temps et la transformation.